Petite incompréhension

Ce n'est pas ici que je vais commencer à expliquer les conséquences du peak et les différents scénarios possibles sur la fin de notre civilisation industrielle. La crise de 2008 et la crise que traverse l'Europe actuellement est, je pense, le début de la fin des haricots. Comme prévu par les scénarios les plus classiques, les dirigeants des pays concernés n'ont qu'un seul mot à la bouche : "croissance, croissance et encore croissance" et de décider chacun de leur côté d'établir des plans drastiques d'austérité budgétaire car les caisses sont vides.

Bon, je crois qu'il est illusoire de se voiler la face, nous allons droit dans le mur. Mais si nous, sur ce forum, en sommes conscients, que dire de notre classe dirigeante avec leur armée d'experts en tout genre... Qu'on ne vienne pas me dire que la classe politique n'est pas consciente du problème. Qu'on ne vienne pas me dire que les dirigeants de toutes ces grosses multi-nationales qui dirigent l'économie mondiale ne savent pas que notre modèle économique va imploser... Alors... j'avoue ne pas comprendre. Au lieu d'essayer de trouver des solutions, non, on continue la fuite en avant. La rapacité est-elle plus forte que la raison ?

Bonjour,

Bien que la réponse ne soit, dans la réalité, certainement pas simple, car composée de multiples cas particuliers, on peut nénamoins comprendre à partir de principes généraux.

Le système économique est constitué d'unités relativement autonomes, qu'ils s'agisse de pays, de regroupement de pays, d'entreprises multinationales ... Dans ce contexte, chacun adapte à chaque instant sa stratégie en vue d'être le plus compétitif possible, car la sanction de la non compétitivité à ce jeu est simplement la mort.
Or, toute intégration dans une stratégie de l'une de ces unités, de la prise en compte de la rupture vers laquelle le système économique se dirige, se traduirait pour cette unité économique par une perte de compétitivité.
Dans ces conditions, conscients ou non du problème, pas d'importance, la question est voulez-vous mourir maintenant ou plus tard ? Ils choisissent plus tard. Comment les en blâmer ?

Concernant la croissance, les décisions à prendre, au niveau mondial, pour la préparation des sociétés à s'en passer, et à rétrograder progressivement vers des économies plus localisées et moins industrialisées, ces décisions auraient dû, pour pouvoir être mises en oeuvre, être prises il y a au moins vingt ans.
A l'époque, on pensait que d'ici là, on trouverait autre chose, et on l'espère encore d'ailleurs.
Aujourd'hui, il n'est plus envisageable de se lancer dans un processus d'adaptation du système économique "dirigé" compte tenu de l'immense inertie des sociétés humaines.
Donc, ici aussi, la question qui se pose est : on continue à durer encore un peu, ou on meurt tout de suite ?
Et sans surprise, on continue encore un peu, en priant pour que ce peu dure longtemps.
Rien de surprenant, donc.

Le hic, c'est que plus on tarde à réagir, plus on bricole pour durer, et plus, la situation se dégradant, plus le réajustement "naturel" sera brutal. On a donc de moins en moins envie de le voir survenir, et de plus en plus envie de durer encore un peu ...
Et d'ailleurs, si on trouvait quelque chose ?

Occupons nous plutôt de la répartition du temps scolaire, hein !

pragma tic a écrit:Bonjour,

Le hic, c'est que plus on tarde à réagir, plus on bricole pour durer, et plus, la situation se dégradant, plus le réajustement "naturel" sera brutal. On a donc de moins en moins envie de le voir survenir, et de plus en plus envie de durer encore un peu ...
Et d'ailleurs, si on trouvait quelque chose ?

Occupons nous plutôt de la répartition du temps scolaire, hein !

Hem ! En Belgique, l'occupation principale de nos hommes politiques, c'est une monstruosité nommée "BHV". Un jeunot paltoquet a fait tomber un gouvernement en pensant récolter des voix pour les élections anticipées, mais manque de bol, c'est un parti séparatiste qui risque de gagner haut la main ces élections dans le Nord du pays dimanche prochain... Sans sombrer dans la parano, j'ai toujours pensé que la situation économique actuelle devenait insoluble pour nos gouvernants et que BHV était le prétexte adéquat pour ne pas soit prendre des mesures très impopulaires, soit pour ne pas montrer l'impossibilité de trouver une solution car il n'y en a plus...

Ah, ce relent de Rome antique... du pain, du vin, des jeux...

Falco a écrit:
Hem ! En Belgique, l'occupation principale de nos hommes politiques, ...

Là c'est encore autre chose ! L'année dernière, les cousins belges (de Charleroi) étaient venus nous rendre visite, et tout se passait bien jusqu'à ce que ma compagne dise : "Et les flamands ?". Bon, heureusement, c'était au café et y'avait pas de couteaux sur la table......

Falco a écrit: nous allons droit dans le mur. Mais si nous, sur ce forum, en sommes conscients, que dire de notre classe dirigeante avec leur armée d'experts en tout genre... Qu'on ne vienne pas me dire que la classe politique n'est pas consciente du problème. Qu'on ne vienne pas me dire que les dirigeants de toutes ces grosses multi-nationales qui dirigent l'économie mondiale ne savent pas que notre modèle économique va imploser... Alors... j'avoue ne pas comprendre. Au lieu d'essayer de trouver des solutions, non, on continue la fuite en avant. La rapacité est-elle plus forte que la raison ?

le cahier des charges de l'homme politique, c'est le sondage de la veille (jean marc jancovici)

Bonjour,

Pour approcher au plus près de la réalité, J.M. Jancovici, sur ce coup là, il aurait dû préciser : "de l'homme politique qui réussit ..."

Car j'ai la faiblesse de croire qu'il y a des hommes politiques qui oeuvrent à l'intérêt du bien social.
J'ai simplement constaté que pour ceux-là, le Conseil Général semble l'horizon envisageable.

c'est une réponse à falco, qui pense que l'homme politique devrait prendre des décisions en voyant ce qui va se passer
hors celui ci ne travaille pas comme bon lui semble, mais plutôt pour coller à la demande de la populaces

si les gens prenaient conscience du probleme , il aurait toujours un homme politique pour apporter des solutions
en revanche il ne faut pas s'imaginer qu'un homme politique va tirer la sonnette d'alarme

il y a les médiats pour ça : et on voit ce que ça donne....rien
une partie des gens regardent la télé , arthus b et nicola h et puis il vont se coucher, le lendemain ils ont oublié
une autre partie des gens ne regarde même pas ce genre d'émission
pourtant artus a fait une émission consacré à la fin du pétrole (le saviez vous?)
voici le début de l'emission

la prise de conscience n'aura pas lieu...pire on accusera tel ou tel pays de provoquer la prochaine crise ou l'aggravation de celle ci

Il y en a même qui ne regardent pas la télé !

Il ne faut pas sous estimer la corruption des politiques et des élites dans le système complexe et décisionnel. Les libéraux essaient de continuer à faire affluer l'argent vers les riches, les sociaux libéraux essaient de passer la voiture balaie, mais aucune politique au pouvoir depuis plus vingt ans ont tenter de contrer le capitalisme.
Résultat, le capitalisme continue à pomper toutes les richesses, quelque soit la stratégie de chaque pays, des communautés, petites civilisations.

Je ne donne pas 1 jour de vie à un président occidental qui prendrait des mesures anti système, même si Mitterrant a pu le faire pendant 2 ans.

Malgré les crises dont l'amplitude et la fréquence se multiplient, le pouvoir économique et politique est toujours tenu par la même élite, quelque soit les alternances gauche droite.

Nous assistons donc à une continuité dans le changement, une continuité qui va nous mener dans le mur, malgré nous.

Seul reste quelques idées du type "solutions locales pour désordre globale"...

alter egaux a écrit:

Nous assistons donc à une continuité dans le changement, une continuité qui va nous mener dans le mur, malgré nous.

Seul reste quelques idées du type "solutions locales pour désordre globale"...

Il y a peut-être un domaine où les décisions pourraient peut-être être infléchies, et même en restant plus ou moins dans le système, c'est les décisions d'investissements, c'est toi alter qui disait sur Oleo que le plan "officiel" près d'Angers était encore de mettre chaque maison à 30km d'un autoroute ou 4 voies non ?

~~sylvain~~ a écrit:il y a les médiats pour ça : et on voit ce que ça donne....rien
une partie des gens regardent la télé , arthus b et nicola h et puis il vont se coucher, le lendemain ils ont oublié

Donc, ça ne sert a rien de la regarder, autant faire l’économie d'une dépense inutile; et puis vu ce que ça consomme pour la fabriquer et ensuite pour la regarder vieillir c'est un geste pour le bien de la planète comme diraient (h)arthus et l'homme qui parle dans un tuyau du fond d'une baignoire!

Alain75 a écrit:Il y a peut-être un domaine où les décisions pourraient peut-être être infléchies, et même en restant plus ou moins dans le système, c'est les décisions d'investissements, c'est toi alter qui disait sur Oleo que le plan "officiel" près d'Angers était encore de mettre chaque maison à 30km d'un autoroute ou 4 voies non ?

Sur le national et chez Bruxelles, c'est mort. La PAC a tout détruit et les camions ont inondés les autoroutes. Certes, une région ou une ville peut être plus ou moins vertueuse. Paris a fait par exemple de grands efforts, depuis l'alternance droite gauche, suite à une rupture (gestion Chirac). Et d'autres villes plus anonymes travaillent dans l'ombre.
Mais les plans nationaux et internationaux pèsent lourds dans la balance.
(non pour Angers, ce n'est pas moi).